Une rentrée 2020 qui fait suite à celle de 2019 avec toutes les turpitudes que nous vivons depuis mars 2020. Je serais presque à l’aise dans un système d’incertitude acquise. Et bien je peux encore me faire surprendre.
Le mois dernier, j’accueillais un groupe de technicien /nes dont la moyenne d’âge est 40/45 ans.
L’objectif fixé : les accompagner en terme de montée en compétences pour devenir cadre.
La particularité de ce groupe : je les ai rencontrés en juin en mode à distance. Nous avons commencé notre travail ensemble à savoir monter un projet de A à Z en 2 sessions. A la fin de cette 1ère session dite estivale, je constatais les mêmes remarques que lors des sessions que j’ai animées avec d’autres groupes en présentiel.
Septembre 2020. Session 2. Pour la première fois, nous nous retrouvons tous ensemble.
Premier tour de table en présentiel.
Premier retour avec des humains, des vrais, en réel, pas des hommes et des femmes tronqué/e/s à l’écran.
Pleine d’enthousiasme, à l’idée de le partager : le choc.
La météo personnelle est particulièrement loin de l’anticyclone. Point de hautes pressions, le moral est bien bas. Si nous frisons des sommets, ce sont ceux des montagnes de stress et d’angoisse. Stupeur sans tremblement. Que faire de ce contact ? Le livrer ?
J’ai donc pris le temps de la réflexion avant de vous livrer ce billet.
Durant cette période particulière, dans ce monde qui se veut très technologique, la part humaine vacille. L’expérience à distance de l’autre, la confrontation par écran interposé a laissé chacun avec ses angoisses existentielles.
J’ai eu l’impression d’incarner la barre Génius d’Apple ce jour-là : écouter mes participants et prendre les informations de profondes remises en causes personnelles. Encore une autre posture de formatrice.
Et c’est là mon rapport d’étonnement : à tous ces mois sans l’autre, je suis heureuse de la confiance que m’ont accordé mes stagiaires à dire leur météo, à la reprendre en main, à la confiance qu’ils ont accordé au groupe pour déposer par la rencontre à l’autre, leur humanité. Et surtout, par la présence, retrouver résilience.
Chacun a appris. Je confirme plus que jamais que l’apprentissage par l’action se fait aussi parce que les autres sont là ! On apprend seul, mais jamais sans les autres…